Bonjour tout le monde,

Je m’appelle Noémie, j’ai 19 ans. J’ai choisi d’effectuer une année sabbatique en tant qu’étudiante universitaire en Chine. J’ai décidé de partir à l’aventure avec l’organisme AFS. L’idée de me rendre en Chine ne m’est pas venue du premier coup car bien avant ce pays, j’avais dans la tête le Japon ou un pays anglophone. Mais après avoir bien réfléchi, j’ai eu le sentiment que partir en Chine me correspondait et surtout m’attirait plus. Il était devenu évident qu’il fallait que je découvre ce pays. Je suis donc partie de Belgique en août 2016 et j’ai atterri à Canton (广州) après 12 heures d’avion.

À peine sortie de l’aéroport que le contraste avec la Belgique s’est fait directement sentir : il faisait extrêmement chaud et humide ! Le thermomètre affichait 40°C… Après un weekend d’accueil avec tous les autres AFSers, j’ai pu enfin me rendre, avec 2 autres filles Belges, dans la province du Sichuan (située au centre-ouest de la Chine), et plus particulièrement à Leshan où se trouve mon université. La ville où je vis possède l’un des plus grand Buddha du monde (乐山大佛) et je peux l’apercevoir au loin depuis mon université ! La province dans laquelle je suis est réputée pour sa nourriture épicée mais tellement délicieuse. Je n’étais pas très habituée à manger épicé comme ça avant de partir mais je peux vous dire que maintenant mon niveau de tolérance a sacrement évolué !

L’université dans laquelle je me trouve se nomme « Leshan Normal University » et est spécialisée dans la formation d’enseignants de domaines très variés. Pour ce qui est du logement, j’habite sur le campus même, dans un immeuble où j’ai mon propre appartement. Le gros avantage est qu’il est situé à 5 minutes du bâtiment où j’ai cours ! Je suis les cours de Mandarin avec une autre fille Belge et 10 autres étudiants étrangers qui ne font pas partie d’AFS mais avec qui je m’entends vraiment bien. L’horaire des cours est différent chaque jour : le minimum étant d’1h30 et le maximum de 4h30 par jour. Les cours se composent de la lecture, de l’écoute, de l’oral et nous avons également des cours de culture. Il y a aussi des activités extra-scolaires qui s’ajoutent comme par exemple la calligraphie et je me souviens qu’au premier semestre, nous avions pu aussi avoir des cours de dessin avec un professeur particulier. J’ai vraiment adoré ce cours car nous apprenions différentes technique de dessin. Ce semestre-ci, nous avons au programme le cours de cuisine où nous pouvons vraiment mettre la main à la pâte. Le chef nous apprend à cuisiner des plats typiques chinois et une fois qu’il termine de nous expliquer les étapes à suivre, c’est à notre tour de reproduire ses plats. Et bien sûr, nous avons droit à la dégustation à la fin du cours.

Je donne également des cours de Français à des étudiants chinois et j’aime plutôt bien car en plus de me donner un peu d’expérience dans ce domaine, je m’entends bien avec eux. J’ai pu créer des liens très forts avec les étudiants de ma classe de Mandarin car nous sommes tous arrivés plus ou moins en même temps et puis nous sommes tous loin de notre pays respectif, ce qui je pense, nous rapproche encore plus ! Nous nous entraidons et passons beaucoup de temps ensemble. C’est un peu comme être une grande famille où toutes les cultures se mélangent !

Je ne reste pas tout le temps avec les étudiants étrangers, je me suis fait aussi beaucoup d’amis chinois à l’université. Quand la rentrée avait débutée, je m’étais imposé comme challenge d’oser aller vers les autres étudiants et d’oser parler Mandarin même si à ce moment-là, je pouvais seulement dire quelques mots ! Je pense que mes efforts d’adaptation ont été utiles car j’ai maintenant fait la connaissance de beaucoup de personnes très sympas et je me suis même liée d’amitié avec certaines.

La difficulté de la langue chinoise n’est pas un mythe et j’éprouve évidemment des difficultés à communiquer (car à Leshan, les habitants parlent un dialecte très local) mais je pense qu’au plus on passe du temps avec des Chinois, au plus on assimile mieux la langue parlée de tous les jours. La clé, c’est d’oser parler quitte à faire des fautes, le principal est d’essayer et de persévérer 😉 .

Evidemment tout n’est pas rose tous les jours. Il faut savoir qu’en Chine il y a une certaine « fascination » pour les Occidentaux. Je m’explique : les Chinois ont ce soucis de vouloir nous ressembler physiquement comme par exemple avoir un long nez, de grands yeux,… Avoir le teint clair est aussi très recherché et il n’est pas rare du tout de voir, en été, des Chinoises se promener avec un parasol ou de rouler en scooter avec des protection anti-UV le long des bras ! Dans les plus petites villes autres que les grosses mégalopoles comme Beijing (北京) ou Shanghai (上海), les étrangers ne sont pas très nombreux et les Chinois n’hésiteront pas à vous fixer avec beaucoup d’intérêt et parler entre eux une fois que vous passerez près d’eux. Quand je suis arrivée à Leshan, ça m’a vraiment surprise et mis très mal à l’aise mais au fil du temps on s’y habitue même si j’ai encore un peu de mal parfois.

À l’heure où j’écris ce témoignage, il ne me reste plus que 2 mois avant que mon aventure ne se termine. Le temps est passé tellement vite et j’ai pu faire des choses incroyables que jamais je n’aurais pu faire en restant chez moi. L’une des expériences qui m’a le plus marquée est l’ascension du Mont Emei (峨眉山).Je suis partie avec 3 de mes amies (Héloïse et Qinger de Belgique et Amanda d’Italie) et nous avons marché pendant deux jours jusqu’au sommet de la montagne. Tout au long de ces 50 kilomètres, le paysage était magnifique et nous avons pu rencontrer les singes qui peuplaient les lieux. Notre but était d’arriver à temps pour assister au lever du soleil. Et objectif atteint !

J’ai également voyagé à travers la Chine: j’ai visité quelques anciens villages dans la Province du Yunnan (云南) et j’ai passé le Nouvel An Chinois dans la province du Guangxi (广西) chez la famille chinoise de mon amie Qinger. La période du passage à l’année du coq était tout simplement géniale : il y avaient des pétards qui explosaient tout au long de la journée dans les rues (pour chasser les mauvais esprits) et des feux d’artifices qui illuminaient tous les soirs le ciel.

Alors voilà, j’aimerais juste terminer ce témoignage en disant que si vous vous intéressez aussi à la Chine (ou à n’importe quel autre pays d’ailleurs), n’hésitez pas à franchir le pas, de vivre dans une culture différente de la sienne et de tenter quelque chose de nouveau. Je sais que ça peut faire un peu peur car on ne sait pas vraiment ce qui nous attend une fois sur place mais on ne peut que gagner en plus au final. Cette expérience incroyable m’a permis de relever mes défis personnels, m’a fait mûrir davantage en étant plus autonome et j’ai pu rencontrer des personnes en or avec qui le courant passe super bien. Il y a cette phrase que j’aime particulièrement qui est « Une année sabbatique n’est pas une année dans une vie mais une vie dans une année » et qui, je trouve, résume assez bien ce que je tire de cette aventure 😉

Noémie (Chine, 2016-2017)