La collaboration est essentielle pour produire une incidence sociale durable et pour transformer l’éducation. Des études ont démontré que les organisations agissant de manière indépendante rencontrent de nombreuses difficultés dans leur travail, ce qui rend nécessaire la collaboration entre les secteurs (privé, public et social). En ce qui concerne AFS, les partenariats les plus fructueux ont justement été ceux qui ont été établis entre différents secteurs, unis derrière un objectif commun avec des institutions qui partagent nos valeurs. Les résultats : une future main-d’oeuvre mieux préparée, des écoles plus mondialisées et une meilleure compréhension interculturelle dans les communautés locales.

Notre expérience se confirme également par les travaux de recherche effectués par le Stanford Social Innovation Review (magasine sur l’innovation sociale). Leurs conclusions énumèrent six piliers clés pour réussir un partenariat : réformer un système inefficace, faire progresser les missions de tous les partenaires, favoriser les approches entrepreneuriales, tirer parti des forces des partenaires, responsabiliser les intervenants et obtenir des résultats quantifiables.

Avec plus de 70 ans d’expérience dans le domaine de l’éducation internationale, les collaborations qu’AFS a mises en place ont un seul objectif principal : aider le monde à apprendre à vivre ensemble à travers les nombreuses différences qui menacent nos sociétés. Nos modèles de partenariat innovants avec une entreprise énergétique mondiale, un gouvernement, des ONG et des communautés locales ont permis d’élargir les possibilités d’éducation internationale aux individus et institutions qui en avaient le plus besoin.

Le partenariat avec BP, une entreprise énergétique mondiale, est fondé sur nos valeurs communes de diversité et d’inclusion. Cette collaboration nous a permis de doter plus de 1 000 jeunes de cultures et de milieux divers, au cours des six dernières années, des compétences internationales que recherchent les employeurs dans toutes les professions. Cela a été rendu possible grâce à la vision et aux bourses AFS que BP a accordées à un groupe diversifié d’étudiants talentueux, ainsi qu’aux enfants de ses employés.

Plus récemment, cette collaboration a permis la mise en place des BP Global STEM Academies, des programmes de bourse uniques et complets d’une durée de quatre semaines qui permettent

aux adolescents d’apprendre les sciences, la technologie et les mathématiques tout en encourageant les compétences internationales. Ces académies accueilleront, en l’espace de trois ans, 300 étudiants en provenance d’Azerbaïdjan, du Brésil, de Chine, d’Egypte, de France, d’Allemagne, d’Hongrie, d’Inde, d’Indonésie, du Mexique, d’Afrique du Sud, de Trinidad et Tobago, du Royaume-Uni et des États-Unis. Avec un taux de participation de 55 % de femmes en 2018, ce programme garantit que la communauté STEM est inclusive et représentative d’un éventail de différences culturelles, économiques et autres, et que les possibilités d’éducation internationale sont accessibles à ceux qui n’ont peut-être pas les moyens de partir à l’étranger.

Les gouvernements se tournent vers AFS pour trouver des solutions innovantes à des défis intéressants. Lorsque Tokyo a voulu « internationaliser » la ville en préparation des Jeux Olympiques d’été de 2020, le Conseil métropolitain de l’Education de la ville s’est dirigé vers AFS Japon pour son expertise en matière de promotion des compétences internationales et de gestion des programmes d’étude à l’étranger. En mobilisant les équipes d’AFS en Australie, au Canada, en Nouvelle-Zélande, en Thaïlande et aux États-Unis, AFS Japon a intégré 80 étudiants internationaux dans des lycées publics de Tokyo. Cette coopération, à l’origine au niveau citadin, s’est étendue au niveau national et a abouti à la sélection d’AFS Japon par le Ministère japonais de l’Education, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie pour mettre en place le nouveau programme de bourses Kakehashi (ce qui signifie « construire des ponts » en japonais) destiné à 1 000 lycéens et visant à faciliter les échanges interculturels et la compréhension entre les adolescents du Japon et de 20 autres pays asiatiques.

Enfin, les partenariats sont essentiels à la réussite des campagnes de sensibilisation. Animée par un objectif commun de permettre à plus de jeunes d’étudier à l’étranger sans aucun obstacle juridique ou technique à leur retour dans leur pays, la Fédération européenne pour l’apprentissage interculturel (FEAI), l’organisme-cadre européen d’AFS, a uni ses forces à celles de l’European Educational Exchanges Youth For Understanding (EEE-YFU) et d’autres organisations. Avec approximativement 100 000 étudiants de l’Union européenne âgés de 15 à 18 ans qui participent chaque année à des échanges de longue durée, il était urgent et important d’aborder ce sujet.

Grâce à une campagne informative en ligne, des recherches, réunions et recommandations, ce groupe a réussi à obtenir le soutien de quatre membres du Parlement européen qui ont défendu la reconnaissance des périodes d’étude à l’étranger afin de promouvoir le processus de mobilités d’apprentissage, d’offrir un accès égal à diverses possibilités d’apprentissage, de mettre le

marché du travail européen à la disposition des personnes ayant une famille, d’aider les écoles à s’internationaliser et d’améliorer la manière dont elles enseignent les compétences clés. En conséquence, la Commission européenne a publié une recommandation officielle visant à faciliter et à améliorer la reconnaissance des périodes d’études à l’étranger, ce qui constitue une étape importante vers la suppression des obstacles à l’éducation internationale dans l’UE.

Ces partenariats ont été couronnés de succès parce qu’ils sont fondés sur des objectifs communs qui s’appuient sur les forces des intervenants et parce qu’ils sont établis au bon moment pour aborder des enjeux sociaux importants. AFS est à la recherche de possibilités pour étendre ces partenariats et les reproduire dans de nouvelles communautés et autour de différentes problématiques, car nous sommes convaincus que c’est le moyen le plus efficace d’avoir des effets sur l’éducation.

(Traduction de Camille Urbain : Article AFS Intercultural Programs )