Après mon voyage de trois mois en République Dominicaine avec AFS, je me sens grandie, différente. J’ai l’impression d’avoir une vie en parallèle au soleil des Caraïbes. J’ai eu tout ce que je voulais, avoir une famille, me sentir chez moi, rencontrer des amis, pouvoir me dire que si je veux y retourner, j’ai un toit. Je me souviens du 20 août 2020, 3 ans que j’attendais cela, partir, vivre un choc culturel. J’ai beaucoup pleuré à l’aéroport, j’étais très contente et j’avais en même temps très peur de l’inconnu mais dès que j’étais dans l’avion j’ai compris que l’aventure commençait et que cela allait être terrible. En plus il y avait deux autres belges qui prenaient le même vol, alors mon stress s’est dissipé.

Au début, je pensais que c’était impossible mais en trois mois j’ai appris l’espagnol. La première semaine c’était très drôle je parlais beaucoup avec les mains ou en mimant. Je ne me rendais pas compte mais en ayant besoin de la langue je l’apprenais de manière ludique.

Ensuite, j’ai eu deux familles d’accueils complètement différentes, c’était assez déroutant mais une expérience sociologique extrêmement intéressante. D’abord, pendant les vacances, je suis arrivée une semaine dans ma famille temporaire ( ma famille définitive ne savait pas me recevoir directement ), un couple dont le fils unique vit en Allemagne. Je passais quasiment tout mon temps à visiter le pays avec ma maman d’accueil. Elle ne parlait ni anglais, ni français donc on parlait en espagnol, google traduction à été mon meilleur ami cette semaine là ! Son fils parlait français et il m’aidait à distance avec nos incompréhensions suite à la langue. Par exemple un jour je dis « j’ai beaucoup de piqûres de moustiques, je ne comprends pas pourquoi parce que j’ai bien mis le spray anti-moustique, alors ma mère d’accueil me parle d’un ventilateur éteint mais je ne comprends pas le lien. C’est en appelant son fils, qu’il m’explique que les moustiques ne savent pas se fixer sur la peau avec le vent du ventilateur donc qu’il faut toujours le laisser allumer la nuit. Une information très utile dans un pays tropical pour éviter d’être la nourriture des moustiques. On a eu beaucoup d’incompréhensions dans ce style là, c’était assez drôle au final. J’ai adoré découvrir la famille de ma famille d’accueil, des gens bons vivants qui aiment sortir danser, me faire découvrir les endroits traditionnels et découvrir ma culture. Je me suis sentie très proche de ces personnes malgré des langues différentes.

Après, j’ai dû changer de famille d’accueil, un peu compliqué parce que je m’entendais très bien avec la première. C’était des gens très différents, un couple avec deux grands garçons qui travaillaient du matin au soir et n’avaient pas beaucoup de temps à m’accorder. Il y avait un chauffeur et une domestique qui préparait les plats, nettoyait, lavait le linge,… Au début avec mon regard d’européenne cela m’a fort choquée et assez dérangée. En effet, pour boire de l’eau à table, je devais demander qu’on me l’amène. J’avais l’impression de manquer de respect à la personne de maison. Les gens très pauvres n’ont pas eu accès aux études et donc un moyen d’avoir de l’argent est d’être domestique. La famille me disait que c’était un membre de la famille, après réflexion j’ai du mal à croire cela parce que cette personne n’est pas autorisée à manger à table avec la famille donc je pense qu’au final c’est assez illusoire. Même si c’est spécial pour un étranger de vivre avec des domestiques, c’est intéressant de comprendre que dans ce pays c’est quelque chose de tout à fait inscrit dans les coutumes.

Quand j’ai commencé l’école, j’ai rencontré deux superbes dominicaines, elles m’ont présenté les endroits branchés de la capitale, j’ai adoré. Les cours étaient très différents de mes attentes, quand j’ai su que je serais dans une école privée, bilingue je pensais que je serais dans Elite. C’était une erreur, l’école était très paradoxale parce que le matin on devait faire des rangs et chanter l’hymne du pays la main sur le coeur, se tenir droit et porter parfaitement l’uniforme. Alors qu’en classe la relation prof élève était très différente, très décontractée et amicale. Les cours étaient donnés en anglais et en espagnol assez compliqué pour suivre au début. Malgré mes deux amies et l’évolution de mon espagnol je ne m’épanouissais pas fort à l’école (très scientifique, ce que je déteste) et dans la famille d’accueil. Ils étaient gentils et prêts à m’aider si j’avais des démarches administratives à faire mais je ne me sentais pas à ma place. Donc j’en ai parlé avec ma conseillère dominicaine, AFS Dom et AFS Belgique et j’ai demandé pour changer de programme. Je voulais faire du volontariat dans l’école de ma première maman d’accueil et retourner vivre là-bas. Après quelques jours, j’ai une réponse positive des deux AFS et c’est comme cela que je suis retournée dans ma première famille d’accueil. J’ai vécu un mois incroyable. J’ai donné des cours de maths en espagnol, mes proches peuvent comprendre de base c’était impenssable. L’expérience était très enrichissante le « bàrrio » (endroit pauvre) les enfants avaient l’air heureux malgré leur situation, c’était une belle observation. Il faut savoir qu’il y a deux types opposés d’écoles:

  • La publique, elle est gratuite, l’uniforme se trouve en supermarché et est relativement abordable, les pauvres et ou la classe moyenne basse mettent leurs enfants là-bas, il n’y a pas de climatisation donc il fait souvent 35 degrés dans les classes, les lieux sont souvent vieux. Je n’ai pas vu un seul blanc dans l’école publique où je donnais cours.
  • La privée, elle est très chère, l’uniforme se trouve dans les bureaux de l’école et est assez onéreux. Les gens de classe moyenne haute et les riches mettent leurs enfants là-bas, les classes sont climatisées donc il y a souvent un gros choc thermique quand on rentre mais c’est plus confortable de travailler dans le frais et les lieux sont souvent propres et entretenus. Une majorité de blancs (type hispanophone, peu de personnes noires).

La nourriture, on mangeait beaucoup de riz, des bananes frites, du fromage frit, des légumes frits,… La majorité de la nourriture était frite. C’est comme cela que j’ai pris 10 kilos, je voulais toujours goûter de nouvelles choses parce que je savais que ce que je mangeais, c’était peut être pour la dernière fois.

La chambre dans la maison est une pièce très importante. Au début je me sentais fort seule dans ma chambre mais j’ai compris que là-bas les gens aiment rester seuls dans leur chambre, regarder la tv, et prendre le repas.

La religion catholique est très importante, rares sont les personnes qui ne croient pas en Dieu. La relation à Dieu est très présente, les gens font des prières parfois en se levant, avant de manger, en allant au travail, dans la voiture,… On retrouve aussi beaucoup de panneaux publicitaires avec Jésus.

Avant de partir on m’avait prévenue que c’était dangereux, c’est vrai, que c’est fort différent de la Belgique. On devait appliquer des consignes de sécurité en rue très spéciales : ne jamais avoir son téléphone en main, mettre son téléphone dans sa culotte, sortir de la voiture quand on remet de l’essence, mettre son sac à main à ses pieds dans la voiture pour éviter une moto qui casserait la vitre,… En contrario à coté de cela les gens sont adorables, toujours prets à aider, nous accompagne quand nous sommes perdus, toujours joyeux, c’est assez paradoxale.

Les transports nécessitent un apprentissage ! Il y a les Ubers, les taxis les plus sûrs pour les touristes, les « gwagwa » des minis bus très sales, assez dangereux et très difficiles pour les touristes car il faut savoir où s’arrêter et le dire en espagnol au chauffeur, les taxis-motos très bon marché mais très dangereux. Pour nous les étudiants d’échanges, marcher seul, nous est quasiment interdit car nous sommes des rubios (des blancs, touristes) donc notre libérté est assez restreinte.

Je suis assez frustrée car il y a encore énormément de choses à dire sur ce pays magique mais je ne saurais pas faire cela en un court texte donc si je dois vous donner des conseils:

  • Essayer de sortir de votre zone de confort en apprenant une autre langue que l’anglais. C’est un défi qui peut être très utile par après pour voyager ou pour un emploi.
  • Rencontrer des volontaires AFS de votre comité pour essayer de vous projeter dans les destinations, des témoignages sont vivants et vous aideront à trouver votre destination.
  • Un conseil que tous les volontaires AFS m’ont donnés qui est véridicte, ne pas dire non quand on vous propose des choses nouvelles (évidemment respecter ses valeurs ) on peut être agréablement surpris.
  • Oser parler avec sa famille d’acceuil ,dire quand vous vous sentez bien et aussi pas bien ça évite de rester dans des situations désagréables trop longtemps.
  • Le dernier : « En la vida necesitamos de disfrutar » comme dirait ma maman d’accueil, « dans la vie nous avons besoin de profiter » . Amusez-vous, dansez, sortez, rencontrez…!

Découvrir la République Dominicaine!

La République dominicaine abrite les plus hautes montagnes des Caraïbes ainsi que des forêts tropicales, des déserts, des marécages et des plages de sable blanc à couper le souffle. Fiers de leur héritage métissé et connus pour leur grand sens de l’humour, les Dominicains seront heureux de vous faire découvrir tout ce qui est pour eux muy dominicano (« très dominicain »). Une chose est sure: vous serez bien accueilli au pays du merengue et de la bachata.

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